NEURO-OPTOMÉTRIE
La neuro-optométrie est une approche qui prend en charge des symptômes visuels qui ne sont pas liés à l’acuité visuelle ou à la santé oculaire. On pense par exemple à des maux de tête, douleur aux yeux, vision instable, vertiges ou étourdissements qui augmentent avec les tâches visuelles. Par ailleurs, lorsque des symptômes sont déclenchés par la surcharge visuelle (ex : les foules ou les grands magasins), les mouvements des yeux, la luminosité ou le défilement sur un écran, une intervention neuro-optométrique devrait être suggérée.

Neuro-Optométrie
Neuro-optométrie
Jusqu’à 90% des patients ayant subi un traumatisme craniocérébral rapporteraient des symptômes tels que la vision instable, la sensibilité à la lumière, des difficultés à voir la périphérie, des maux de têtes lors des tâches visuelles, des difficultés à lire ou des problèmes lors des mouvements des yeux.
Il est fréquent de voir des personnes ayant subi un traumatisme crânien (commotion cérébrale) demeurer avec des symptômes visuels qui persistent longtemps après l’accident. Parfois, des manques de performances visuelles semblables seront notés sans qu’aucun accident n’ait été noté au préalable.
L’approche neuro-optométrique (ou neuro-optométrie) implique d’évaluer et traiter ces désordres visuels qui limitent les gens au quotidien. L’évaluation permettra d'abord de mettre en évidence des difficultés visuo-spatiales et déterminera si les symptômes peuvent être apaisés par des filtres de couleur, des prismes ou des occlusions (ex : occlusion bi-nasale). Cette évaluation est aussi utile pour créer un plan de rééducation visuelle et ajuster les exercices visuels qui seront proposés. Selon les besoins, un rapport détaillé sera rédigé.
Rééducation visuelle neuro-optométrique
La rééducation visuelle, (parfois appelée réadaptation visuelle, réhabilitation visuelle ou thérapie visuelle) est un programme d’exercices en bureau et à la maison qui permet à la personne touchée de réapprivoiser graduellement les tâches visuelles et ultimement retrouver les performances visuelles souhaitées.
Le titre de neuro-optométriste
Le titre de neuro-optométriste n’est pas un titre officiel. Au Québec, les optométristes ne peuvent pas avoir une pratique limitée à une seule spécialisation. La prise en charge neuro-optométrique implique toutes les étapes d’un examen de la vue traditionnel comme la mesure de la réfraction (prescription des lunettes) et l’évaluation de la santé oculaire. Comme le titre de neuro-optométriste n’existe pas, on dira que le professionnel offre de la réadaptation neuro-optométrique ou des services de neuro-optométrie.
Optométrie et neurologie
Pour effectuer des mouvements oculaires précis, le cerveau doit mettre en relation l’information sensorielle provenant des rétines avec celle provenant des muscles oculo-moteurs (la proprioception). Deux voies visuelles ont été clairement mise en évidence : la voie des grosses fibres (qui interprète la périphérie, les gros objets et le mouvement) et la voie des petites fibres (qui interprète les petits détails et reconnaît les visages et les symboles). Les deux voies doivent interagir adéquatement pour permettre de reconnaître les mots sans perdre la place dans le texte, ou trouver des produits dans un rayon du magasin. De plus, le système de focalisation et celui de la convergence des axes visuels sont associés de manière réflexe : lorsque l’on passe du regard éloigné au regard de près, le focus entraîne le mouvement des yeux vers l’intérieur. Ce système, seulement s’il est hautement fonctionnel, permet sans effort une vision simple et claire. Pour ne pas nuire aux capacités attentionnelles, la vision doit être inconsciente.
Autres appellations
Au travers des lieux et des époques, l’optométrie axée sur les habiletés visuelles a été nommée de plusieurs façons. Selon nous, ces appellations sont interchangeables et peuvent toutes s’appliquer à notre pratique. Voici quelques exemples et leur explication.
Optométrie fonctionnelle
On fait ici la distinction entre la structure de l’oeil et ses fonctions. Il arrive que l’oeil soit en parfait état mais que l’individu n’arrive pas à bien l’utiliser. On ne parlera alors pas de maladies, mais de dysfonctions. L’optométrie fonctionnelle cherche ces dysfonctions et propose des solutions pour les régler ou les diminuer.
Optométrie développementale
La vision n’est pas complètement développée à la naissance, l’enfant ne voit que du brouillard et il est incapable de coordonner ses yeux. C’est grâce à l’interaction avec l’environnement que les habiletés visuelles se développeront. En présence de dysfonctions visuelles, on peut croire que le développement ne s’est pas déroulé de manière optimale. L’optométrie développementale prend en considération ces étapes du développement pour les intégrer aux exercices visuels.
Optométrie béhaviorale ou optométrie comportementale
Le comportement visuel implique l’influence de la vision sur le mouvement du corps dans l’environnement. Il a été démontré que le contrôle postural (ex : distance de travail, inclinaison de la tête, alignement des yeux, etc.) est directement influencé par l’information visuelle. L’optométrie béhaviorale prendra ces éléments en compte dans la prescription des lunettes et des exercices. Elle proposera aussi divers moyen d’améliorer l’ergonomie (ex : travailler sur un plan incliné) et ainsi améliorer le confort et les performances visuelles.
Thérapie visuelle
C’est la traduction littérale de l’anglais “vision therapy”. Ce terme est moins utilisé car, en français, il crée une confusion avec d’autres types de thérapies comme la psychothérapie. On lui préfèrera le terme rééducation visuelle, qui fait référence au développement des fonctions visuelles et à la réhabilitation (réadaptation).